Les ports normands dans la traite transatlantique au XVIIIe siècle


En prélude à la journée d’études « Les Normands et la Mer » et à la parution du Dr@kk@r qui l’accompagnera, cette carte montre la place majeure occupée par les ports Normands dans la traite négrière atlantique.

Le prochain numéro du Dr@kk@ar académique consacre sa thématique à la question qui fera l’objet d’une journée d’étude de géohistoire le vendredi 27 mars prochain à l’INSPE de Mont-Saint-Aignan : « Les Normands et la mer ». L’un des quatre sujets abordés à l’occasion de cette journée porte sur les ports normands aux XVIIe et XVIIIe siècles.
La cartographie proposée centre sur la place des ports normands dans la traite négrière transatlantique au XVIIIe siècle. La traite à partir des ports normands débute en 1660-1665 et se poursuit jusqu’en 1840 (le dernier bateau identifié ayant pratiqué la traite, pourtant illégale depuis 1815, est « Le Philanthrope »). Plus de 500 expéditions partent du complexe portuaire Le Havre-Honfleur au XVIIIe siècle (1713-1792), ce qui place les ports normands en seconde position après Nantes. Plus de 113.000 esclaves sont débarqués dans les ports de destination sur cette période selon Slavevoyages (ce chiffre couvre les expéditions renseignées, il est en réalité bien supérieur).

La place dans les programmes :

La traite négrière est abordée au collège, en quatrième, dans le thème « Le XVIIIe siècle Expansions, Lumières et révolutions » : « L’étude des échanges liés au développement de l’économie de plantation dans les colonies amène à interroger l’enrichissement de la façade atlantique, le développement de la traite atlantique en lien avec les traites négrières en Afrique et l’essor de l’esclavage dans les colonies. ». La question se retrouve dans les programmes de seconde et de première au lycée. En seconde, l’étude de la question de l’esclavage s’inscrit dans une période plus précoce (thème 2 centré sur les XVe – XVIe siècles) mais elle peut être retravaillée sur le thème 4 (Les Lumières et Les tensions de la société d’ordres à travers la question des hiérarchies traditionnelles et nouvelles du monde urbain). En première le thème 2 propose un moment d’étude sur l’abolition de l’esclavage en 1848.

La cartographie et les ressources complémentaires :

Les données utilisées proviennent en premier lieu de la base en ligne slavevoyages.org. Cette base est le fruit d’une recherche pilotée par le Emory Center for Digital Scholarship de l’Université d’Atlanta en collaboration avec le centre Hutchins de l’Université de Harvard. [1] L’objectif du projet est de rassembler les collectes de chercheurs ayant souvent travaillé de manière isolée à une époque où l’outil informatique n’était pas disponible. La première version web de Slavevoyages a été lancée en 2008. Elle a été depuis considérablement enrichie et vérifiée. Parmi les outils disponibles, il faut signaler la « Timelaps » qui permet de visualiser les mouvements de navires négriers entre les XVIe et XIXe siècles.

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Une autre version, construite par Andrew Kahn rédacteur adjoint de Slate.com et chargé des constructions interactives, repose également sur les données de Slavevoyages.
La base Slavevoyages a été croisée avec le répertoire de Jean Mettas : il a permis d’identifier quelques expéditions manquantes ou de préciser certaines origines ou destinations pour quelques voyages. [2]

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Le PDF de la carte :

Les ports normands dans la traite transatlantique au XVIIIe siècle

Aller plus loin :
L’exposition numérique du site archives.lehavre.fr permet de retrouver une histoire détaillée et formidablement illustrée de la traite négrière à partir de l’exemple havrais. A découvrir !

Notes

[1Vous trouverez dans cet article une proposition pédagogique exploitant les données de cette base.

[2Jean Mettas, Répertoire des expéditions négrières françaises au XVIIIe siècle - Tome 2 : Ports autres que Nantes, Ed. S. Daget, 1984.

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