Le principe du concours est simple. Les élèves travaillent par binôme et doivent réaliser une carte sur l’insertion d’un territoire, régional ou national, dans la mondialisation.
La recherche documentaire, l’élaboration de la légende puis la réalisation de la carte sont accomplies de manière autonome par les élèves en dehors de leurs heures de cours. Chaque binôme a la possibilité de solliciter le professeur pour d’éventuels conseils. Tous n’y recourent pas.
Chaque binôme réalise une production lors de l’une des quatorze semaines que dure le premier tour. Ce travail cartographique est évalué par les élèves d’un autre établissement et par l’ensemble des professeurs... à l’exception de celui de la classe. Les élèves qui ne présentent pas de carte notent une carte d’un autre établissement et, surtout, la commentent sur le site du concours. Il s’agit non seulement de souligner les points forts de la carte mais aussi de dispenser des conseils. Les quatre meilleures cartes sont qualifiées pour le tour suivant.
En tout, le concours se déroule en cinq étapes, du tour préliminaire à la finale qui réunit les quatre meilleurs binômes.
Les élèves récompensés ne sont pas seulement les élèves qui produisent les meilleures cartes mais également ceux qui font preuve de régularité et d’objectivité dans la notation de leurs pairs. La qualité des commentaires est également distinguée. Enfin, un classement met en avant la classe qui réunit l’ensemble de ces compétences.
Les modalités d’évaluation permettent de maintenir la motivation au sein de la classe même lorsque les binômes sont éliminés de la compétition.
La participation de la classe à ce concours est fructueuse à bien des égards. En premier lieu, elle permet aux élèves d’intégrer les codes cartographiques à travers la pratique quasi hebdomadaire de l’évaluation et, surtout, du commentaire d’une carte. Par ailleurs, la lecture des commentaires formulés par les autres élèves est l’occasion de prendre conscience de certaines de ses erreurs et de s’améliorer. Ces mêmes commentaires sont même à l’origine d’échanges entre commentateurs et concepteurs de la carte :
Un exemple d’échanges fructueux
D’autres compétences sont également travaillées à travers cet exercice, notamment en matière d’argumentation.
Tous les élèves de la classe n’ont pas réalisé plusieurs cartes. Sur les quatorze binômes, trois ont atteint les huitièmes de finale (2 cartes réalisées), deux les quarts de finale (3 cartes) et un la finale (5 cartes). Quel que soit le nombre de tours franchis, les progrès en matière de compétences cartographiques des élèves de ces binômes sont flagrants.
Les légendes sont de mieux en mieux hiérarchisées, ne sont plus de simples descriptions du territoire étudié et répondent de mieux en mieux à une problématique qui devient de plus en plus adaptée au territoire étudié. Le questionnement de la première carte réalisée par les élèves de Le Havre 4, le groupe qui a atteint la finale, est ainsi : « Comment Terre-Neuve-et-Labrador ont-ils su trouver une place dans la mondialisation ? ». Celui de leur cinquième et dernière carte est plus précis en matière de vocabulaire et plus pertinent : « Pourquoi les littoraux du golfe de Guinée sont-ils une interface stratégique dans la mondialisation ? ».
Le travail de recherche documentaire nécessaire à la réalisation des cartes s’accompagne par ailleurs d’une fréquentation accrue de cartes « extra-scolaires ». Les apprentis cartographes ne travaillent plus seulement sur les cartes du manuel ou celles produites par leur professeur. Les atlas, les magazines spécialisés comme Carto sont l’occasion de découvrir de nouvelles astuces cartographiques et de les mettre en œuvre. Pour ne donner qu’un exemple, les élèves du Havre 4 se sont heurtés à la représentation des différentes caractéristiques des métropoles. Ils ont choisi de placer, en léger retrait, sur une même ligne les figurés qui les illustrent. Ces figurés sont en général des pictogrammes. Ce procédé est notamment mobilisé pour réaliser les cartes du Maranhão (quart de finale) et de la Thaïlande (demi-finale). Cette astuce vise à rendre la carte plus lisible. Ni le manuel de Géographie ni leur professeur ne recourent à celle-ci…
Un exemple de progression, les cartes du Havre 4
Carte 1
Carte 2
Carte 3
Carte 4
Carte 5
Bilan
A l’évidence, en dépit de la pratique par tous les élèves de la notation et, surtout du commentaire, le niveau élevé du concours favorise davantage la progression des élèves qui franchissent le premier tour et peuvent ainsi réaliser une voire plusieurs autres cartes. Il est bien entendu regrettable que tous les élèves ne puissent pas réaliser plusieurs cartes. Cependant, ce dispositif offre la possibilité à tous les élèves d’une classe de donner le meilleur d’eux-mêmes et d’approfondir leurs compétences dans un domaine encore peu travaillé à ce stade de leur scolarité. Par ailleurs, c’est à notre sens un moyen d’individualiser les apprentissages… à condition de raison garder et de ne pas perdre de vue que le niveau atteint par les élèves qui accèdent aux deux derniers tours excèdent souvent de très loin les compétences attendues en cycle 4. Enfin, il faut prendre conscience que ce concours favorise la cohésion du groupe-classe. Chaque semaine, les élèves récompensés, qualifiés ou même éliminés après plusieurs tours sont applaudis par l’ensemble de la classe à l’annonce des résultats. Même après leur élimination, l’ensemble des élèves de la classe a suivi avec un grand intérêt les cartes et le parcours de deux des leurs jusqu’en finale.
Au final, participer au CC4 en 2022 a été particulièrement bénéfique pour les élèves. Ils ont travaillé autrement, de manière plus autonome, et acquis des compétences qui dépassent le domaine de la seule cartographie. Cette aventure a également contribué à améliorer les relations au sein de la classe.
Vivement la treizième édition !