L’activité présentée a été donnée en distanciel à deux classes de terminales S dans le cadre d’un travail de révision sur la séquence du programme de géographie « Des cartes pour comprendre le monde » . Il peut aussi convenir, en adaptant le questionnaire, pour le programme de seconde, Thème 2 "Territoires, populations, développement : quels défis ?", ou pour celui des Sciences Numériques et Technologie.
L’objectif est d’illustrer la partie de la séquence consacrée à la « réflexion critique sur les modes de représentations cartographiques » en centrant sur les méthodes de discrétisation (« Une carte est le résultat de choix techniques qui en conditionnent la lecture exemple : fixation de seuils de discrétisation d’une série statistique, sélection de figurés »). Selon le choix opéré par le cartographe, la retranscription cartographique d’une série de données induit des lectures, des compréhensions différentes des hiérarchies spatiales.
L’activité permet de revenir sur deux des trois objectifs de cette séquence introductive : « Développer une approche critique des représentations cartographiques » et « Réfléchir aux notions opérantes pour décrire le monde actuel ».
1. Le descriptif des consignes
Les élèves reçoivent deux fichiers : le fichier questionnaire et le fichier des données IDH 2018 tirées du Rapport sur le développement humain 2019 des Nations Unies. En parallèle ils s’appuient sur un tutoriel vidéo qui leur permet d’utiliser d’utiliser Magrit, outil de cartographie thématique du CNRS. Comme Khartis, Magrit permet de réaliser de manière simple le traitement cartographique de séries de données.
Les trois ressources ont été déposées sur l’ENT (le poids de la vidéo ne pose pas de problème de dépôt). En parallèle de l’ENT, le cadre de l’exercice est présenté sur un site où les élèves peuvent aussi récupérer les ressources. L’article du site est important car il amène des éléments indispensables pour répondre à la première question du questionnaire. On peut néanmoins envisager un fichier texte supplémentaire qui amèneraient ces éléments.
Le travail demande aux élèves de construire trois cartes avec des choix de discrétisation différents. Les trois productions sont confrontées, par le questionnaire fourni, à deux cartes références : la première est tirée du manuel de géographie de terminale « Le livre scolaire » (p. 330). Elle utilise la même source de données et propose un découpage en quatre classes.
La deuxième est la construction qui sert de support au tutoriel. L’exemple utilise la méthodes des quantiles avec un découpage en six classes.
2. Les documents sources
Le fichier des données tirées du Rapport 2019 du PNUD :
Le tutoriel vidéo :
Le fichier des consignes :
3. Quel bilan ?
Le travail a été donné avec une interrogation forte sur la capacité des élèves à produire à distance à partir d’un logiciel en ligne. Cependant seuls huit élèves n’ont pas effectué l’intégralité du travail. Sur ces huit élèves, trois avaient des difficultés personnelles qui les empêchaient de produire, trois autres n’ont pas fait de retour explicatif, les deux derniers ont bloqué sur la manipulation et ont rendu les réponses aux questions en se faisant communiquer les cartes par d’autres élèves. Ce dernier cas est intéressant et montre les limites d’un travail sur lequel nous ne pouvons avoir de regard intégral. Tous les élèves ayant rendu ont-ils construit eux-mêmes les cartes ? Certains indices permettent de savoir que très majoritairement le travail a été personnel (choix de couleurs, mise en page).
Les élèves ont globalement surmonté les obstacles techniques sur Magrit. La mise en page des photos a posé plus de difficultés pour certains et le rendu s’est alors effectué en deux parties : les photos d’un côté, les réponses de l’autre.
Deux remarques sur l’analyse :
Le questionnaire aurait certainement dû préciser certaines questions en fonction des attentes de commentaire : les ruptures des bornes de classes sur la carte du manuel ne sont pas toujours repérées ou, sur d’autres questions, certaines réponses s’attardent plus sur les précisions de délimitations des classes sans mettre en évidence les conséquences sur la hiérarchie des espaces qui en résultent.
Un autre choix de construction aurait pu compléter l’exercice, avec une inversion de la gamme des valeurs en légende pour illustrer l’importance donnée par le cartographe aux espaces sur lesquels le regard doit se porter.
Quelques exemples de productions :