Ce travail s’inscrit dans la dernière partie du chapitre d’histoire de 3e « L’Europe entre régimes totalitaires et démocraties ».
Plusieurs compétences ont été travaillées :
- prélever des informations dans des documents de natures différentes (lois, articles, vidéos, photos, frise chronologique...)
- classer et hiérarchiser ces informations
- réaliser une production numérique collaborative
- présenter, à l’oral, le sujet étudié en s’appuyant sur ses notes
L’objectif majeur est donc bien que les élèves réussissent à dégager l’essentiel d’un corpus documentaire, en sélectionnant puis en hiérarchisant les informations, en vue d’une rapide restitution à la classe. Les élèves travaillent donc des capacités essentielles de notre discipline, le numérique étant bien ici un outil facilitateur.
Travail préalable
Lors de la 1e partie de ce chapitre, sur « l’URSS de Staline », les élèves ont été familiarisés au schéma heuristique collaboratif : une fois les différents aspects du totalitarisme stalinien évoqués, ils ont, en groupe, complété une partie du schéma heuristique préparé en ligne par le professeur avec l’outil coggle.it.
Lors de la 3e partie du chapitre sur « l’expérience du Front populaire en France », une première séance a eu lieu à propos de la crise économique et politique des années 1930, qui débouche sur la manifestation du 6 février 1934 et l’union des partis de gauche au sein du Front populaire.
La séance suivante, détaillée ici, s’est déroulée en salle informatique, en classe entière (28 élèves).
Les élèves étaient répartis en 9 équipes, selon les thèmes suivants :
Étape 1
En se connectant à l’ENT, chaque équipe a pu accéder à une fiche du classeur pédagogique regroupant : une consigne, un ou plusieurs documents ressources, ainsi qu’un lien vers un mur de post-it [1] pour lister et organiser leurs idées :
Le mur de l’équipe en charge des Accords Matignon
A noter que les ressources accessibles via le Gestionnaire d’Accès aux Ressources ont été privilégiées dans la mesure du possible (Jalons de l’INA via Lumni, Retronews) [2] ainsi que celles de l’Eduthèque (l’Histoire par l’image). Voir l’ensemble des documents sélectionnés.
Étape 2
Une fois validée cette première étape, chaque équipe a pu accéder au schéma heuristique collaboratif préparé par le professeur, avec pour consigne d’ajouter au canevas proposé des sous-branches en s’appuyant sur leurs notes.
Tout au long de cette étape, le professeur passe dans les groupes pour valider, corriger, réorienter le travail des élèves.
Le canevas à compléter
Malgré un grand nombre d’outils testés, il n’a pas été possible de trouver une application permettant un travail collaboratif par simple partage d’un lien : toutes celles qui sont collaboratives nécessitent soit de se créer un compte, soit de disposer d’une adresse mail à qui transmettre l’invitation.
Il a donc fallu connecter les ordinateurs au compte établissement préalablement créé [3], afin de ne pas sortir du cadre légal en faisant créer aux élèves des comptes avec leur boîte mail personnelle. Il serait judicieux que l’éditeur de l’ENT27, Kosmos, intègre à l’avenir un outil adéquat pour créer des schémas heuristiques.
Étape 3
Les 20 dernières minutes de la séance ont été consacrées à la restitution orale du travail. Le schéma heuristique a été projeté au tableau, et chaque équipe a, à tour de rôle, présenté la thématique sur laquelle elle avait travaillé, en s’appuyant sur les post-it du Framemo.
La crise a ainsi été rappelée, l’arrivée au pouvoir du Front populaire et les grèves qui se sont déclenchées exposées, avant que les réformes mises en place ne soient détaillées.
Le schéma heuristique, corrigé et complété par le professeur, a ensuite été imprimé et distribué au cours suivant, tenant lieu de trace écrite.
Bilan
- Comme souvent, le travail partagé a le gros avantage de permettre de balayer beaucoup plus de thèmes que lorsque tous les élèves travaillent sur le même corpus documentaire.
- L’utilisation de l’outil numérique permet de varier les documents proposés (textes mais aussi vidéos, documents iconographiques en couleur, frise chronologique interactive...). En centralisant l’ensemble des documents et des liens sur le classeur pédagogique de l’ENT, les risques de fausses routes ou de sites inaccessibles se trouvent réduits. Par ailleurs certains documents ne sont accessibles que par le biais du GAR (comme l’article de Retronews, en version « abonné » pour le grand public).
- L’outil Framemo, déjà utilisé plusieurs fois depuis le début de l’année par les élèves se révèle d’une grande efficacité puisqu’il permet une répartition du travail à l’intérieur de l’équipe pour analyser plus rapidement les différents documents. En cas d’erreur, il est bien plus facile de déplacer un post-it numérique ou de le corriger. Enfin, le professeur peut facilement, après la séance, accéder aux tableaux des élèves pour éventuellement les évaluer.
- Les missions étant de difficultés variables, il a été possible de confier à chaque équipe une mission adaptée. Ainsi le rappel du contexte, s’appuyant sur la séance précédente, s’est avéré plus accessible que le travail sur les Accords Matignon, qui confronte les élèves à un vocabulaire technique complexe.
- La découverte du schéma heuristique s’est faite de façon progressive : activité simple en début de chapitre (compléter les blancs), puis réalisation d’une branche du schéma lors de la séance. Il est important que les élèves ne découvrent pas l’outil ce jour-là, et qu’ils aient été informés de la différence entre branche et sous-branche pour éviter une croissance anarchique du schéma ! Une équipe a d’ailleurs commencé à compléter la mauvaise branche... avant d’en être informé par l’équipe concernée. La correction peut se faire très facilement, par simple couper-coller à partir de n’importe quel poste connecté, par le professeur ou les élèves eux-mêmes. A noter qu’en évaluation les élèves ont eu à réaliser, sur papier cette fois, le schéma complet de la partie du chapitre qui n’avait pas donné lieu à cet exercice ("l’Allemagne nazie").
- Comme il s’agissait du 4e passage à l’oral des élèves depuis le début de l’année, celui-ci s’est fait en s’appuyant uniquement sur des post-it. Si cela avait été la première fois, il aurait sans doute été nécessaire de faire rédiger le petit texte lu.
- L’obligation de connecter les élèves à un compte préalablement créé pour utiliser l’outil coggle.it est une vraie difficulté, même si cela peut être fait en amont de la séance (le compte restant activé même après avoir éteint l’ordinateur) [4]. Une solution intégrée à l’ENT serait un vrai progrès pour permettre de développer cette pratique.
- Enfin la nécessité de valider chaque groupe avant de passer à l’étape suivante rend la séance lourde à gérer pour l’enseignant. Celle-ci serait sans doute plus adaptée à une séance en demi-classe (AP).